Reprise
du programme. Une journée avec des amis, une journée normale, celle
qu'on avait prévu avant les vacances. On raconte ce qu'on fait, on
s'amuse, on rigole bien.
Je
crois que mon frère rentre aujourd'hui. C'est moi qui lui ai annoncé
la nouvelle hier. Il avait l'air si heureux quand j'ai décroché. Il
était au travail. Il m'appelait pendant sa pause de midi.
« Comment
ça va ? »
Comment
une question aussi bête qu'on pose presque tous les jours, comment
cette phrase aussi bête peut-elle être aussi pénible à entendre ?
On
ne peut pas mentir. On ne peut que dire que non, ça ne va pas. Et
dire, dire la suite, les phrases qu'on va apprendre à répéter
petit à petit...
Cette
respiration coupée, le chagrin dans la voix.
Je
suis inquiète.
Il
doit conduire pour rentrer chez lui. Il a plusieurs heures de route à parcourir pour revenir à la maison. Je lui demande de me tenir au courant de
ses déplacements. Je ne veux pas que mon petit frère prenne des
risques. Une seule mauvaise nouvelle suffit largement.
On
se verra demain. Je vais enfin voir maman et ma sœur. La journée
des adieux...
Mais
pour l'instant, je n'y pense pas. Je me détends. Je reprends des
forces. Je m'amuse. Il faut un peu de joie dans le chagrin pour ne
pas se laisser étouffer. Il sera bien temps de pleurer plus tard.
Je
crois, je ne sais plus, je crois que je préviens ce jour-là des
amis. Chercher la façon de le dire, moi qui déteste tourner en
rond. L'écrire est déjà pénible. Quand pourrais-je le dire ?
Quand ces mots franchiront-ils mes lèvres ?
Il
est mort...
A suivre...
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