samedi 15 mars 2014

Jour 25 / Deux

Où es-tu ?
Pourquoi ?
Qu'est-ce que je suis sensée faire ?
Qu'est-ce que on est sensés faire ?

Tout est décousu. Mes idées ne sont que filaments. Je suis toujours en train de les tisser, même maintenant, tant de mois après.
Quand l'ombre s'approche trop, ces doigts glacés tendus vers moi, j'essaye d'effacer ce qui s'est passé. Mes pas s'accélèrent. Je m'essouffle sur ce chemin escarpé. Je cours sans avancer... Je crois avancer et reviens au point de départ. Retrouvent les idées, les souvenirs, les sentiments que j'avais entreposés dans un coin, laissés à l'abandon car je ne pouvais plus les porter. Mais je ne peux pas les laisser, te laisser.
Tout se dirige vers moi, figée, obligée de les porter.

Tu crois que je pourrais y arriver ? Tu crois que je pourrais tout te dire ?

J'ai longtemps cru que j'étais responsable de ce qui t'arrivait. J'ai porté ce poids sur mes épaules durant des années. Des années à me dire que si j'étais mieux, plus gentille, plus... à me dire que celle que j'étais ne valait pas grand chose, car après tout, si toi tu allais mal, c'est bien parce que je n'étais pas celle que tu attendais.

Ces longues années de solitude parce que je ne pouvais pas parler de toi. J'avais peur du monde qui m'entourait. J'étais tellement fragile et je croyais être faible. Je me disais que si, toi, tu ne m'acceptais pas, toi qui aurais dû m'accepter inconditionnellement, alors personne ne le pourrait.
Alors, j'ai sombré. Incapable de bouger, incapable de faire quoi que ce soit. Naufragée dans mon esprit.
Je ne sais pas trop comment, je me suis retrouvée entre deux eaux. Équilibre si précaire. Je savais que je devais être prudente. J'avais enfin compris que ce n'était pas de ma faute, tout ça. J'avais trouvé des amis qui m'aimaient telle que j'étais, aussi insupportable que je puisse être. Alors, alors... j'ai pu recommencer à vivre. Pour moi...

Je ne voulais pas devenir lui, toi. Je ne voulais pas que mes fragilités deviennent mes faiblesses. Je voulais, enfin, être libre. Alors, je t'ai sûrement blessé parce que je t'ai rejeté, aussi fort que je le pouvais. Puis je t'ai toléré, sans plus.
Tu étais déjà lui, la plupart du temps. Celui que j'aimais était à moitié effacé, absent trop souvent. Je ne pouvais plus te faire confiance. Il me fallait me méfier de toi, me protéger de toi, de ton chagrin qui m'atteignait tellement qu'il en devenait le mien aussitôt.

Je me suis persuadée que tu n'existais plus vraiment, qu'il n'y avait que lui. Continuer à vivre, quoi qu'il m'en coûte. Espérer, quand même, te revoir...


L'espoir souffle à mon oreille
J'attends que tu reviennes

Cendre de rêve



A suivre...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire