Puisqu'un coup
prématuré...
Cela fait des semaines
que j'ai commencé à assembler les morceaux de ce texte. Des
semaines que j'essaye de parler, de te parler. Je ne sais pas si
j'arriverai au bout de la tâche que je me suis confiée.
Ce chemin sinueux, au
bord du précipice, me fait peur. Je ne veux pas être engloutie par
sa noirceur. Alors je l'ignore, la plupart du temps... jusqu'à ce
que, tout à coup, tu surgisses.
Alors, ta voix me
manque, tes idées idiotes me manquent, ta facilité à t'amuser pour
de petites choses me manque... Tu me tiens compagnie tous les jours,
ombre sur mes pas.
Est-ce que je vais
pouvoir te raconter ? Raconter l'abîme que tu as mis en place ?
Raconter les jours qui se suivent depuis ton départ ? Raconter
le chagrin, la colère, l'abandon, la solitude, l'espérance ?
Et si mes miettes de
texte ne s'assemblaient pas, tu m'en voudrais ? Parce que de
tous, je suis celle qui te ressemble le plus. Celle qui recrée tes
petites manies qui m'irritaient tant quand j'étais ado. Ces petites
manies qui finalement disent tout l'amour ressenti pour nos proches,
tout cet amour qu'on n'arrive pas à formuler mais qui vit avec nous.
Maintenant que tu n'es
plus là, j'ai le sentiment de devoir protéger tout ce que tu étais
parce que tu ne peux vraiment plus te défendre.
Ne pas oublier la
beauté du monde. Graver mes pas sur ce chemin pour qu'on ne t'oublie
pas.
Ces longs mois passés
à réfléchir m'ont permis de te retrouver et de l'oublier, un peu,
lui. Deux. Vous étiez bien deux. Un toi, fragile, et un lui,
enforteressé. Ce lui, que je détestais, et qui avait pris le dessus
ces derniers temps. Car pour vivre, il te fallait avancer sans être
toi.
Le chagrin est un
monstre qui nous engloutit, nous dévore et nous transforme en l'un
de ses parents. Le mien ne doit pas m'envahir. J'en ferai un monstre
ronronnant, une petite flamme qui me permettra de te parler, de
parler de toi. Comme cela, tu ne disparaîtras pas. Jamais.
Au bord du précipice,
j'avance...
J'ai mis du temps à me décider. Et puis, bon...
La suite plus tard, si vous la voulez...
c'est très bien écrit LinPo !
RépondreSupprimerça me met la larme et l’œil et me noue la gorge.
Gros bisous
Très beau et émouvant. N'hésite pas à nous faire partager la suite. :*
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