Les
mots sont mon royaume, mon refuge, le seul territoire où je ne suis
jamais étrangère ni perdue, mais aujourd'hui, ils me font défaut.
Et
puis...
Tout
au fond de la boîte, il est étendu, agitant faiblement ses ailes.
Et elle tend ses mains ensanglantées pour le recueillir.
Elle
est parcourue de frissons, sourit aux rires qui résonnent, et pleure
ses enfants perdus. Elle sourit à ceux qui l'aiment et pleure ceux
qui l'oublient.
Elle
le recueille et lui murmure doucement à l'oreille qu'il va vivre
encore, encore, toujours. Car telle est sa nature...
Au
fond de la boîte, l'espoir palpite doucement, vacille, prêt à
s'éteindre sous les coups de ceux qui voudraient faire le noir
autour de nous. Il vacille, vacille encore.
Seule
notre humanité peut le sauver. Ce qui fait de nous des êtres doués
de raison. Elle nous recueille et nous replante là où nous devons
être. Loin, bien loin, de ce qui la nie. Loin, bien loin, des cris
faisant fuir l'espoir.
Elle
nous recueille et tend ses mains vers ceux qui voudraient la fuir.
Vers ceux qui ne se savent pas perdus.
Au
fond de la boîte, il palpite toujours. Et elle chante doucement,
priant pour qu'il prenne à nouveau son envol, ranime ses enfants,
refasse de tous des frères humains. Humains… pour toujours.
Au
fond de la boîte, il vit, fragile, vulnérable. Il vit. Il vit. Il
vit.
Pour
toujours.
Humain.
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