samedi 5 avril 2014

Jour 28 / Cinq

Tu sais ce que j'ai fait quand tu es parti ?

Je regrette toujours qu'il ne soit pas vraiment possible de faire des adieux qui correspondent à la personne qui nous quitte. Déposer du thé sur la tombe d'une personne qui nous apportait toujours de quoi goûter quand nous étions enfants, qui adorait ces moments désuets de discussion autour d'un bon thé et de délicieux biscuits. Pour toi, j'aurais lu pendant des heures des histoires que tu aimais. Comme une berceuse...

J'ai été acheter une bougie que j'ai laissé allumée pendant plusieurs heures. J'ai laissé le Requiem de Mozart résonner dans l'appartement. Je m'en fichais de toutes ces cérémonies conventionnelles. Si j'avais pu, jamais je n'y serais allée.
Je voulais te dire au revoir à ma façon.

La seule chose que tu m'as vraiment apprise à tes dépens est que nous ne pouvons être heureux que si nous nous sommes fidèles. Je dirais même, fidèle à l'enfant que nous étions. Ne jamais se trahir, ne jamais se compromettre, ne jamais jeter son âme. Sans cela, nous nous vidons de nous-mêmes et avançons, lourds, creux, un trou noir au fond de la poitrine. Ce trou noir qui broie toutes les saveurs de la vie, est-ce lui qui t'a emporté ?

Qu'importe si cette fidélité à nous-mêmes fait de nous des êtres imparfaits. Qu'importe tant que nous sommes heureux. Quand as-tu été vraiment heureux pour la dernière fois ? Quand ton âme toute entière a-t-elle vibré de joie ?



A suivre...

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