Tu
sais ce que j'ai fait quand tu es parti ?
Je
regrette toujours qu'il ne soit pas vraiment possible de faire des
adieux qui correspondent à la personne qui nous quitte. Déposer du
thé sur la tombe d'une personne qui nous apportait toujours de quoi
goûter quand nous étions enfants, qui adorait ces moments désuets
de discussion autour d'un bon thé et de délicieux biscuits. Pour
toi, j'aurais lu pendant des heures des histoires que tu aimais.
Comme une berceuse...
J'ai
été acheter une bougie que j'ai laissé allumée pendant plusieurs
heures. J'ai laissé le Requiem de Mozart résonner dans
l'appartement. Je m'en fichais de toutes ces cérémonies
conventionnelles. Si j'avais pu, jamais je n'y serais allée.
Je
voulais te dire au revoir à ma façon.
La
seule chose que tu m'as vraiment apprise à tes dépens est que nous
ne pouvons être heureux que si nous nous sommes fidèles. Je dirais
même, fidèle à l'enfant que nous étions. Ne jamais se trahir, ne
jamais se compromettre, ne jamais jeter son âme. Sans cela, nous
nous vidons de nous-mêmes et avançons, lourds, creux, un trou noir
au fond de la poitrine. Ce trou noir qui broie toutes les saveurs de
la vie, est-ce lui qui t'a emporté ?
Qu'importe
si cette fidélité à nous-mêmes fait de nous des êtres
imparfaits. Qu'importe tant que nous sommes heureux. Quand as-tu été
vraiment heureux pour la dernière fois ? Quand ton âme toute
entière a-t-elle vibré de joie ?
A suivre...
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